Un peu d’histoire pour commencer !
Le terme « moyen format » est employé pour un appareil photo disposant d’une surface photo sensible supérieure au 24×36. Généralement de 6 x 4,5 cm jusqu’à 6 x 24 cm. Au-delà on passe sur du plans-film. (En savoir plus sur les différentes tailles de capteur).
C’est en 1901 que Kodak lance la première pellicule 120, le début du moyen format.
Un kodak Brownie n°2. C’était le 20e appareil de Kodak et le 1er 120.
Donc 1-20, d’où le nom 120 pour la pellicule moyen format.
Pourquoi je vous parle de Kodak sur un essai FUJIFILM GFX100 II me direz-vous ? Eh bien parce que FUJIFILM, plus de 120 ans après, continue à honorer le monde de la photo en concevant des moyens formats.
Nous ne sommes plus sur un boitier quasiment vide du début du XXe siècle où la mise au point et l’exposition sont faites aléatoirement.
Chez FUJIFILM, c’est un bijoux de technologie embarqué dans ce boitier.
Une révolution dans l’univers du moyen format.
Capteur CMOS II HS avec filtre de couleurs primaires de 43,8 x 32,9 mm, un processeur X-Processor 5 qui permet de gérer un AF à détection de sujet basé sur l’IA, une rafale de 8 images par seconde, de la vidéo en 8K, une stabilisation IBIS et bien d’autres encore…
Bref ! Une bête de technologie embarquée dans ce moyen format redéfini.
Prise en main et test du GFX100 II
Bon déjà, ce boitier FUJIFILM GFX100 II est ma-gni-fique ! Il est recouvert de cuir BISHAMON-TEX™ et empreint d’inspiration japonaise.
La finition est exemplaire, la prise en main aussi. Les boutons tombent parfaitement sous les doigts, les commandes sont agréables et le viseur amovible de 9,44 millions de points est juste incroyable !
J’adore ce boitier !
Avec un poids de 948 g boitier nu et 780 g pour le 55 mm f/1.7 monté dessus, j’ai 1,728 kg dans les mains.
Habituellement, ce poids ne me fait pas rêver, mais là !
J’ai quand même 100 megapixels sur un capteur plus grand qu’un full frame.
Je mets ce gros bébé dans mon fourre-tout et part en direction d’Amboise.
Cette ville d’Indre-et-Loire ayant hébergé Léonard de Vinci se prête volontiers à ma séance photo.
Pas le temps d’aller au Clos Lucé, mais le centre-ville est photogénique et me permet de faire mes premiers essais.
La colorimétrie, comme à son habitude chez FUJIFILM, est irréprochable.
Le bokeh qu’offre le 55 mm f/1.7 (équivalent 40 mm) est excellent.
Je shoote, je grossis l’image, je grossis l’image, encore… PUT… la possibilité de croper sur ce boitier est incroyable. C’est net partout, au centre, au bord, en diagonal, partout quoi !
FUJIFILM est un de mes fabricants préféré, je vais donc avoir du mal à critiquer ce GFX100 II.
Le gros point noir, c’est son prix. Oui, je sais, c’est un moyen format de 100Mp, mais j’ai quand même 10000 € dans les mains…
Ça coute combien un rein en excellente santé ? J’en ai deux, je crois qu’on peut vivre normalement avec un…
Je vais y réfléchir…
En attendant, les capacités de ce boitier sont top. Que dis-je, les capacités de ce boitier sont excellentes !
Il a beau être gros et lourd, « C’est un roc ! … C’est un pic ! … c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! ». Merci Cyrano !
Oui mais bon, une prise en main excellente et des résultats époustouflants pour le roi du moyen format
Direction Romorantin, musée Matra.
Je contemple l’exposition d’anciennes voitures italiennes et prend en photo l’arrière de la célèbre Countach, en tout bien tout honneur bien sûr.
Cette possibilité de pouvoir recadrer où l’on veut dans l’image est super confortable, cela permet de faire ressortir des détails des fameux moteurs V12 Matra sport.
Une fois mes yeux rassasiés de ces beautés mécaniques, départ pour un shooting portrait en studio.
Un portrait studio réalisé avec un GFX100 II
Configuration simple, un flash Elinchrome RX 4, une boite à lumière Smallrig de diamètre 120 cm, un fond noir et basta !
La pièce est plongée quasiment dans le noir et je n’éclaire qu’avec la lampe pilote du flash.
L’idée est de mettre en défaut l’autofocus du boitier.
Et bien il se défend bien le bougre ! Le collimateur se positionne bien et l’autofocus est réactif. Nous ne sommes pas sur une précision et une réactivité d’un full frame actuel (normal) mais on n’en est pas loin.
Le processeur hérité du FUJIFILM X-T5 fait le job.
Quelques petits loupés malgré tout, en effet la mise au point sur certaines photos s’est faite sur l’arête du nez et non sur l’œil.
GFX100 II sait aussi faire de la photo animalière !
Ohhh un pigeon !
Eh oui, on peut faire « un peu » de photo animalière avec ce boitier. Il ne faut pas que le sujet soit trop loin, ni trop rapide, mais ça peut le faire… Ici, avec un FUJIFILM GF500mmF5.6 R LM OIS WR.
À qui s’adresse le FUJIFILM GFX100 II ?
Eh bien déjà, à ceux qui en ont les moyens ! Cela parait idiot mais c’est la réalité, ce n’est pas un boitier conçu pour toutes les bourses.
Il convient aussi à ceux qui ont besoin de :
- Beaucoup de détails dans l’image
- Croper excessivement
- Tirages de très grande taille
- Une très grande plage dynamique
Mon avis sur le FUJIFILM GFX100 II
J’adore FUJIFILM, c’est une des rares marques sur le marché avec laquelle je peux prendre un boitier en main et me sentir comme à la maison.
Je trouve l’ergonomie intuitive, la qualité des JPEG irréprochable, et l’aspect esthétique des boitiers excellent.
Le FUJIFILM GFX100 II est pour moi un boitier atypique, on ne peut pas le comparer à un boitier full frame.
Il faut le voir comme un appareil pouvant capturer quasiment tout type de scènes avec un niveau de détails vraiment impressionnant.
Mais on ne peut pas s’attendre à une rapidité, une précision d’AF et un poids comparable à un 24×36 actuel.
Pour moi, on est vraiment sur une utilisation posée et réfléchie de la photographie, presque comme avec une chambre.
Est-ce qu’il est performant ? Oui.
Est-ce que ses performances correspondent à ce que vous recherchez sur un appareil photo ? Là, il n’y a que vous qui pouvez y répondre.
